Je ne t'oublies pas

Un an, c'était hier. Cachés dans "nos" vignes, je téléphonais à Pascaline pour vomir ma douleur, ma colère et ma honte. Honte de t'abandonner toi ma moitié-cheval qui n'avait rien demandé. Pascaline, mon phare dans la tempête à qui je me raccrochais comme une naufragée. "Pars si tu veux te sauver, pars." Et puis ce dernier baiser, là entre tes naseaux, cet adieu sans un mot, tout mon amour pour toi livré une dernière fois. Partir comme une voleuse sans rien emporter que des souvenirs, NOS souvenirs, tout ce que l'on ne pourra jamais me prendre. "C'est fini", quelques syllabes pour annoncer la nouvelle, c'est un décés que j'annonce, celui de notre histoire. Et mes larmes de couler, hémorragie occulaire, mon coeur saigne et tu n'es plus là pour le remplir.

Phoenix, je renais de nos cendres en y laissant des poignées de plumes. Tu m'accompagnes toujours mais j'arrive à penser à toi sans trop sombrer. Je peux enfin regarder des photos de toi, de nous sans que cela vire systématiquement au mélo. Je me raccroches à ces sensations ancrées dans ma peau qui parfois me donnent l'illusion de t'avoir enfourché la veille. Tu m'as donné une partie de ta vie, je voulais t'offrir une partie de la mienne. C'est à un autre que je la donne, espérant sans doute me racheter un petit peu. Une autre histoire s'écrit doucement, entourée d'une nouvelle famille équestre où je me sens bien. Je n'ai pas encore trouvé la paix mais j'y ai gagné un certain équilibre. Tu es là pas loin.

Un an, triste anniversaire, des larmes en cadeau, ma douleur intacte parfum doux-amer. Joyeux anniversaire mon tout beau, amour de mon autre vie, tu hantes mon âme, tu en fais partie.
Je ne t'oublies pas ...