Où la greluche embrasse le bitume
Au programme aujourd'hui travail en carrière, avec en particulier
pour objectif ce fameux galop. Bichonnage, sellage de la graine de
champion, aujourd'hui on étrenne son nouveau tapis de rando collection
"Ete". La carrière est à environ 200-300m de l'aire de pansage via la
route.
Comme a chaque fois nous faisons les premiers 50 mètres à pied, une
fois arrivés proche de la route, je ressangle, je monte ... Zozo est
toujours aussi exemplaire au montoir. Je m'installe tranquillement et
hop on enclenche la marche avant. Une foulée et puis ... TCHERNOBYL !!!
Le bouchon part en vrille, ruades retournées carpées ... "Allo Houston,
nous avons un ... PAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAF !!!" Zozo n'est pas breton
pour rien, il envoie valser sa greluche comme une galette sur bitume.
Chute sur le dos, tête et reins en première loge. Je suis sonnée, dans
ma tête résonnent les cloches de l'Apocalypse. Je tourne la tête pour
voir le furieux continuer sa gigue et prendre la direction de la
pension. Un seul réflexe, me sortir de la route, je suis juste en
sortie de virage, une voiture peut arriver à tout moment ...
Les proprios de la pension m'ont entendue crier au moment de la
chute, l'un recupère le lardon appeuré pendant que l'autre vient à ma
rencontre. Je me traîne plus que je ne marche jusqu'à l'aire de pansage
et m'écroule sur une chaise. Tout le monde s'agite autour de moi, moi
tout ce que je trouve à dire "Non mais ça va hein, laissez moi quelques
minutes et je remonte dessus je peux pas le laisser sur cette chute".
Ma tête bourdonne, mes yeux se voilent, la nausée n'est pas loin, je
suis aussi blanche qu'un popotin de greluche qui n'a pas vu le soleil
depuis 30 ans. Pendant plus de 20 minutes on va m'entendre marmonner
que je n'ai pas dit mon denrier mot, que je vais monter, que bon dieu
je sais pas ce qui s'est passé mais je vais trouver et qu'il n'est pas
question d'aller aux urgences je vais bien (?!).
Mon teint reprend une couleur plus catholique, la vue redevient
claire, je me lève, et récupère le Zozo qui pendant tout ce temps
m'attendait à l'attache. Et me voilà partie, mon Bouchon sous le bras,
en direction de la carrière, je veux monter mais mon coprs me le refuse
catégoriquement ... puisque c'est comme ça je vais le longer. Il est
hors de question pour moi qu'il retourne à son pré sans bosser, je veux
éviter à tout prix l'association "Greluche par terre = Bouchon aux
vestiaires".
C'est ainsi que pendant 20 minutes "Greluchator" va bosser sans
piper mot. Il va s'appliquer le lardon, il va y mettre du coeur jusqu'à
sauter le mur de chantier de la mort qui tue sans se faire prier. Même
aprés la fin de sa séance, pendant que je donnais un cours d'obsctace à
un pensionnaire, il ne va pas prendre le temps de brouter, il va rester
contre moi. Anthropomorphisme de ma part sans doute mais il m'a semblé
qu'il me couvait.
Retour à la pension, mes muscles se sont refroidis, le mal de tête
revient de plus belle, mes reins me font mal, je ressemble à une limace
rhumatisante. Pendant que je fais les derniers soins au lardon, mes
copines les nausées reviennent, suivies de prés par les vertiges ... et
pour couronner le tout ma machoîre commence à etre envahie de
fourmillement, puis la main droite. Ok ok là ça sent le pâté, j'accepte
enfin de me faire emmener aux Urgences (oui je sais il était temps).
Et c'est ainsi que la greluche, 3
heures aprés sa cascade se
retrouve attifée d'une magnifique chemisette "cul à l'air" et de se
faire ausculter de partout par un gentil docteur de la même veine que
le beau Docteur Derek Shepherd (Grey's Anatomy). Soupiiiir
!!! Note à moi-même : excellente idée d'aller se faire éradiquer
le poil deux jours auparavant chez l'esthéticienne hi hi hi !!!
S'ensuit une batterie de tests, IRM, radios et heures d'observations entrecoupés par de longues ballades en fauteuil dans les couloirs de l'hopital pour aller d'une salle à une autre. J'avoue que je me serai bien laissée tentée par une course endiablée tellement ils glissaient bien ses couloirs (je sais je suis incorrigible !). Minuit, j'ai enfin le feu vert pour rentrer à mon chez-moi, au revoir Docteur Sexy snif !