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Maestro : Petit cheval d'amazone
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16 août 2009

Vanator Therapy XXV ... Apocalypse now !

C'est un grand jour pour Bouchon et moi, ça y est nous allons pouvoir juger du travail effectué tous ces derniers mois. Double défis et pas des moindres : se frotter à un "long" trajet inconnu (12 km) et voyager dans le van. Pour l'occasion, la boîte à roues a été aménagée avec le plus grand soin, fruit de nos diverses expériences plus ou moins rocambolesques avec Bouchon : un gros matelas sur la porte arrière pour amortir les chocs en cas de canardage en règle, un portillon sous la barre de poitrail pour eviter toute tentative de "passer dessous" et, technologie mon amie, une camera qui permet depuis la voiture de surveiller les faits et gestes de Sieur Lardon. Le van spécial "Vanator" est prêt à partir, le moteur du "katkat" ronronne, les protections de jambe et de queue ont été soigneusement mises et Liti est prête pour sa mission : m'empêcher à tous prix de m'arrêter quoi qu'il arrive. Les acteurs sont en place ... moteur caméra ... action !!!

D'abord l'embarquement ... pas de surprise tout se déroule comme d'habitude avec un lardon certes légèrement réticent mais rien de bien méchant. Il monte une fois, redescend puis remonte à mon signal et me laisse le temps de mettre la barre de queue et fermer les portes. J'aurai dû dire "Il me laisse à peine le temps" car une fois la boîte fermée le cataclysme se déchaîne. Liti m'appelle à l'aide, Vanator, le Vanator des grands jours est de retour. Les yeux révulsés, il canarde le van à qui mieux mieux, si nous laissons la porte avant ouverte encore quelques secondes il est clair qu'il va tenter de sortir par là. Inutile de lui parler pour le ramener à la raison, Bouchon n'est plus là. Qu'importe l'essentiel est qu'il est dans la boîte, hors de question de le débarquer dans cet état. Je ferme la porte avant et nous voilà sautant dans le katkat comme des dératées. La remorque est secouée de soubressauts, l'écran de contrôle de la caméra nous montre un démon dans une colère noire bien décidé à en découdre. Aller ce n'est plus le moment d'hésiter, le convoi démarre doucement mais sûrement, vaillant sur la tempête. Les mains vissées solidement sur le volant, les yeux braqués sur la route je n'ai qu'une idée en tête : ramener le lardon à bon port même à l'insu de sonplein gré.

Liti à côté de moi a pris l'écran de la caméra sur les genoux, elle me raconte au fur et à mesure ce qu'elle voit ... et ce n'est pas triste !!! Bien calé sous la barre de queue, Bouchon est parti à l'assaut de la porte. Il tape et tape sans relâche au point de finir par tomber assis sur le plancher. Petit moment de répit salutaire pour nos nerfs, la remorque retrouve son calme. Je finis par me dire que s'il voulait bien rester comme ça ce serait pas une mauvaise idée mais bien entendu Vanator a de la ressource. En un coup de rein, il se relève et reprend ce qu'il faisait une minute plus tôt. La violence des chocs est telle que la caméra en a des interférences, nous ne recevons plus que des bribes d'images et le peu que nous voyons nous suffit amplement pour juger du combat qui se joue derrière nous.

Le van s'agite dans tous les sens mais le katkat tient le choc, continuant sa route comme s'il était sur un rail. Inconscientes du danger, les voitures derrière nous collent aux fesses, les warnings et mes appels de freins suffisent à peine à les faire reculer. Mon dieu, si par malheur les portes du van finissent par céder sous l'assaut c'est le carnage assuré mais que faire si ce n'est continuer notre route. Plus que 11km ... 10 ... 9 ... 8 ... qu'ils sont interminables ces kilomètres qui nous séparent de l'arrivée. Dans la boîte, pas de répit, ça tape à tour de bras, enfin une mini-pause et la voix blanche de Liti "Il va sauter ! Il va sauter !!!"

Plus d'images sur l'écran, le van sursaute quelques mètres puis plus rien. Le calme. La caméra remarche. Dans la petite lucarne de la télé, il n'y a plus qu'une boîte vide. Là où quelques secondes avant il y avait Bouchon, il n'y a plus rien, plus rien sauf en bas à gauche un tout petit bout de quelque chose. A bien y regarder cela semble être une croupe. Nous sommes blêmes. Si c'est bien une croupe cela veut dire que tout le reste de ce qui est mon poney est pliée dans la partition de tête. Je regarde encore et encore l'écran, fouillant, guettant un soubressaut, n'importe quoi qui pourrait me dire que ce n'est pas aussi grave que cela semble paraître mais tout ce que je vois c'est un bout de viande inerte. "Il est mort. C'est pas possible il est mort."

Dans la voiture, nous sommes en état de choc. Ce n'est ni le moment de paniquer, ni celui de pleurer, il faut tenir le choc, quelques kilomètres nous séparent de la maison encore. J'avoue, je suis tentée de m'arrêter mais, comme me dit Liti, pour quoi faire ? Nous sommes sur une route extrêment passante, si Bouchon est "seulement blessé" notre petite pharmacie de route ne nous sevrira à rien. Et s'il panique ? Nous échappe ? Et s'il est bien mort et bien cela ne nous avancera à rien. Non décidément la meilleure décision qui s'offre à nous est de rentrer coûte que coûte, nous verrons bien une fois sur place quoi faire. Je roule doucement mais je roule, jetant sans relâche un oeil à l'écran qui me montre encore et toujours la même image terrifiante. "Il est mort, il est mort, il ne voulait pas voyager, il en est mort" La phrase s'est transformée en lithanie, comme si je me forçait à voir la réalité en face. Je dois me préparer à ce que je vais trouver en ouvrant la boîte, à ce qu'il va falloir faire, je n'ai pas le droit de craquer maintenant.

Derniers kilomètres, derniers virages, c'est calme, trés calme, trop calme mais aprés le cataclysme que nous avons vécu cela fait du bien. C'est terrible, inhumain d'oser penser ça, je crois que je perds un peu la boule à trop vouloir tenir le choc. Dernier coup de clignotant, nous sommes à la maison. Le katkat glisse doucement et s'arrête. Mains sur le volant je respire un grand coup, nous ne pouvons plus reculer, la vérité va nous être crachée au visage et nous n'aurons d'autre choix que de l'accepter. Liti me propose d'aller ouvrir le van à ma place, c'est séduisant de se décharger sur les autres mais finalement je refuse, c'est à moi d'ouvrir, à moi de voir.

Le van s'est transformé en une horrible "boîte de Pandore". Tant que je ne l'ai pas ouvert je peux encore me bercer de l'illusion que tout va bien, que Bouchon se porte comme un charme, que ce n'était qu'une trés mauvaise blague. Un verrou, puis l'autre, la main crispée sur la poignée, les yeux fermés, j'ouvre la porte avant ... enfin j'essaie. Elle résiste. Je comprend de suite, Bouchon dans sa cascade a dû basculer le verrou intérieur. En un clin d'oeil, je me suis ruée de l'autre côté, bénies soient les deux portes avant, je n'hésite plus, je dois savoir, je ne sais pas si mes nerfs vont encore tenir bien longtemps.

Et là, surprise ! Plié façon origami, il y a Bouchon, en eaux mais bel et bien vivant. Je lis dans son oeil comme dans un livre ouvert, il a abandonné cette bataille perdue d'avance et attend qu'on veuille bien l'aider. Rapide bilan de la situation, l'antérieur gauche est plié sur la roue de secours, l'antérieur droit semble porter tout le poids, la tête est repliée là où elle a pu, la barre de poitrail a tenu bon et est coincée sous le ventre, les postérieurs ne touchent le sol que par l'extrême bout des sabots. En bref, il est bel et bien coincé et sans nous il ne peut rien faire. Et ça il le sait et ne bouge pas d'une oreille ! Liti à sa tête, lui parle pendant que me voilà en train d'escalader mon poney pour aller déverrouiller la porte de gauche. Une chose de faite ! Hop ressortir du van, ouvrir cette foutue porte et examiner tout ça. C'est dans de tels moments qu'on bénit les vans bien conçus, la barre de poitrail ne tient que par une goupille, il suffit de la faire sauter et le tour est joué ... sauf qu'avec Bouchon dessus, la hanche couvrant la goupille c'est plus ardu que prévu. Nous ne serons pas trop de deux pour vaincre la résistance du petit bout de métal, Greg est venu nous prêter main forte.

Pendant que je pousse de toutes mes force la hanche de Bouchon, il tire la goupille. Elle résiste un peu puis finit par lâcher l'affaire. La barre de poitrail se détache dans la foulée, il n'en fallait pas plus au lardon pour se ranimer. En un clin d'oeil, il s'extirpe de la vilaine boîte non sans lui avoir au passage assené un coup de pied une fois sorti l'air de dire "Tu vois c'est MOI qui ait eu le dernier mot !" Direction immédiatement l'écurie, au calme. Je n'ai qu'une seule préoccupation : voir si tout va bien et sans vraiment y croire je ne peux que constater le "miracle". RIEN ! Il n'a pour ainsi dire rien, c'est incompréhensible vu la cascade du jour mais il faut croire que le petit merdeux s'en tire superbement bien. J'oscille entre colère et soulagement, rhaaaa je lui en veux de ne pas être foutu de voyager tranquille, de me faire de telles frayeurs mais mon poney va bien, il est vivant et entier et ça c'est l'essentiel !

Une heure plus tard, Bouchon est redevenu lui-même. Il est calme, machouille son foin, boit sans rechigner et nous a même gratifié d'un crottin impeccable. Au palmarès, nous noterons donc une coupure à la paupière gauche, du poil qui a sauté sur le dos et la pointe de jarret droit, une griffure dans le pli de la hanche à gauche point ! Les protections spéciales Vanator ont joué leur rôle (une y a d'ailleurs laissé la vie). Dés demain j'appelerai l'osteo pour faire un bilan "interieur" parce que de ce côté-là il est évident que y'a des trucs qui ont dû bougé.

Je rentre chez moi sans même un regard au van, la boîte à roues je m'en fous, Bouchon va bien y'a rien à retenir d'autre. 23h ... j'arrive enfin à pleurer un coup. Ca fait du bien d'enfin pouvoir évacuer ce mauvais trip. Je ne suis pas abattue, j'ai le moral, il est clair que mes longs mois de Vanator Therapy viennent de tomber à l'eau mais j'y crois encore. Je ne sais pas ni quand, ni comment mais je trouverai une solution ...

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Commentaires
G
Tout est bien qui fini bien....<br /> Il n'est pas dit que cette mesaventure lui laissera une si mauvais impression...<br /> <br /> Il aura sans doute compris que voyager au calme, c'est sans doute plus confortable...Et qu'a trop gigoter, on n'est pas du tout mais pas du tout dans le confort...<br /> <br /> Bref...<br /> <br /> Comme d'habitude, j'attend la suite de vos aventures avec impatience....
S
Je n'arrive même pas à imaginer la position dans lequel tu l'as retrouvé..... ni comment il a réussit à s'y mettre!
K
Heureusement qu'on a eu des nouvelles toutes fraîches sinon on deviendrait cardiaque avec ta façon de raconter et de nous laisser sur la faim, fin, ???,
G
Pinaise!!<br /> <br /> <br /> FAut pas couper comme ça....tu penses meme pas a mon coeur....<br /> <br /> <br /> <br /> Bouchon!!!! TIENS BON!!!!
V
Aaaarrrgggg!, ne nous laisse pas dans l'inquiétude et l'impatience!
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