Atelier Mako Moulage

Dernière journée avant l'exode annuel des greluches. Un an à compter les jours, persuadée que cela va être beacoup trop long d'attendre, pour finallement se rendre compte qu'il ne reste qu'une poignée d'heure et que rien n'est prêt ! J'avais une seule chose à préparer avant de partir et encore une fois le temps m'a piégée. La Précieuse part chez Monsieur Boissière pour finir le travail que nous avons commencé avec Chlo et si je veux mettre toutes les chances de notre côté pour que ce soit vraiment du sur-mesure je dois faire un gabarit de dos du Sieur Lardon. Cette fois, j'oublie le gabarit de dos en carton, cette fois, je vois les choses en grand : ce sera un vrai moulage de dos en plâtre. Si le lardon ne peut aller chez le sellier, c'est une copie qui ira !

Des masques en plâtres j'en avais déjà fait un sacré nombre dans mon autre vie de mono de colo. La technique est simplissime, reste à l'adapter au format bouchonnesque. Pour le matériel : un pot de vaseline, plusieurs bandes platrées "Platrix" achetées en pharmacie, une bonne paire de ciseaux, un seau d'eau et un innocent poney qui ne sait pas encore ce qui l'attend. De votre côté, vous n'oublierez pas d'implorer le ciel pour qu'il fasse beau et chaud et que le "Pouney à sa Moman" soit une véritable petite merveille de patience.

D'abord, enduire la surface à plâtrer de vaseline ou d'une pommade grasse afin d'éviter une épilation gratuite lors du décollage du moule. Ensuite tremper les bandes plâtrées une à une dans l'eau et les appliquer sur le dos de la victime en veillant à bien les faire se chevaucher. Bien lisser avec les doigts au fur et à mesure et penser à croiser les couches pour que cela soit solide. Si vous vous rendez-compte en cours de route que 4 rouleaux de bande c'est trop juste, abandonner lâchement le poney sous prétexte que le moule doit un peu sécher entre les couches, et partez comme une hystérique écumer toutes les pharmacies de la région pour tenter de trouver des bandes supplémentaires. Pas facile quand on sait que ce genre de choses ne se trouve que sur commande. Ne pas oublier de remercier Saint Jude, le patron des causes perdues, de vous avoir permis de dégoter dans une pharmacie d'un autre âge la précieuse bande de plus et d'ainsi avoir fait deux heureuses d'un seul coup : la greluche qui va pouvoir terminer son oeuvre ... et la pharmacienne qui désespérait depuis des années de se débarasser de ce machin dont personne ne voulait !

Revenir tout aussi vite, préparée psychologiquement à trouver un poney hystérique et un moule piétiné rageusement. Respirer un grand coup aprés avoir retrouvé chaque chose gentiment à sa place et remercier la copine restée surveiller le potentiel délinquant saboté. Finir rapido le moulage. En séchant, l'oeuvre d'art se rétracte un peu ce qui facilite grandement le décollage. Ranger dans un coin bien à l'abri le moule pour qu'il termine de sécher à coeur et aller le coeur léger débarasser le modèle de sa vaseline. C'est à ce moment là que la galère commence, quand, même aprés 4 shampooings, le poil reste désespérement gras, quel que soit le savon utilisé. Grand moment de solitude qui se solde par une cuisante défaite face à l'adversaire Vaseline. Pas d'autre solution que de relâcher le lardon tel quel au pré en espérant qu'au retour de Nantes il se sera auto-dégraissé comme un grand. Si si, je suis sûre que c'est possible ... enfin j'espère !